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Photographer based in Paris. For all enquiries,  please get in touch via the details below.

(+33) 06.14.27.57.87
mathias.de.lattre@gmail.com

© 2018 Mathias de Lattre. All rights reserved.

« La trame secrète des images » par Jean-Louis Poitevin.

Une porte s’entrouvre

Une photographie est technique et l’appareil qui permet de la réaliser porte en lui la ferveur de l’objectivité. L’image qu’il permet de produire est censée s’adresser à notre conscience. Mais souvent, les images, même lorsqu’elles portent en elles ces stigmates de l’objectivité, nous entraînent vers des strates psychiques qui s’opposent, refusent ou simplement ignorent le contrôle de la conscience. MDL est un de ces photographes qui sans chercher à modifier après coup l’image enregistrée cherche à produire des images capables d’atteindre en nous ces zones troubles où se manifestent des intensités variables, des révélations secrètes.

Il y a deux manières d’aborder les images de MDL, ou pour être plus exact, il faut dire que ses images nous abordent de deux manières. Les unes sont portées par un processus d’intensification passant par la focalisation sur des détails. Les autres offrent une vision plus globale sur un « sujet » et c’est lui alors qui nous assaille, nous envahit.

Si toutes émettent des signaux qui s’adressent à notre conscience, il apparaît aussi qu’elles viennent toucher à des aspects et à des extensions inattendues de cette conscience. Dans les images de MDL, l’agencement des éléments – un objet, un recoin de nature, la trame du ciel, la silhouette des nuages, la prestance d’un animal, un objet isolé, des corps, des détails de corps – tout, ici, parle la langue d’un certain réalisme. Pourtant, leur texture et les jeux de contrastes qui les animent leur confèrent une puissante aura de mystère. Chacune de ces images semble en même temps nous indiquer qu’une porte est en train de s’ouvrir sous nos yeux, une porte qui donne, sans doute, sur un monde différent.

Émotion contenue

En choisissant de photographier des chiens dans la série Salvados, de copier leurs postures sur nos postures humaines, MDL nous fait moins ressentir notre animalité que la fêlure qui hante notre conscience, elle qui tente de nous fait croire que nous aurions pu nous défaire de l’animal en nous. En effet, en les regardant, c’est bien à la fois eux et nous que nous voyons. Mais une autre chose nous vient à l’esprit à travers cette fêlure. Ce que nous tenons pour vrai et assuré ne l’est peut-être pas vraiment.

On le comprend, les images de MDL n’ont pas pour but de « montrer » la réalité. Le sujet est un moyen pour parvenir à l’émotion qui nous envahit lorsque la porte secrète s’ouvre.

La source de l’émotion, chacune des séries de MDL s’en rapproche, car l’émotion naît de ce moment où le corps rend les armes, où le visible s’estompe, où le ciel se fait immensité lointaine et proche, où le jardin se révèle hanté par des souvenirs incertains mais vivants.

Les images de la série Imagination land nous confrontent à cette ambiguïté. Face à elles, nous sommes à la fois renvoyés loin de nous et assignés au plus près peut-être de ce que nous sommes réellement. Surtout, ce que nous finissons par découvrir, par comprendre, c’est que, alors que nous nous tenons devant la porte qui s’entrouvre, nous sommes des êtres qui vivent en permanence sur un seuil.

Seuil

Chacune des images de MDL fonctionne comme une porte qui ouvre sur un mystère absolu. Chaque image en suggère et en confirme l’existence.

Un réfrigérateur abandonné se dresse tel une stèle blanche dont on ne peut ignorer
qu’elle est venue à nous des confins de l’univers.

La montagne qui pointe au-delà des montagnes dans l’écartèlement des nuages semble une apparition divine.

Les visages de Cinéma semblent emportés par une question qui ne soulage pas de l’angoisse.

Chacun des éléments saillants qui font toute la puissance des images de MDL est marqué d’un signe dont il parvient à nous faire éprouver la puissance d’énigme. Si chacune de ces images est une porte, c’est donc qu’elle marque un seuil. Et être sur un seuil, c’est se retrouver face à soi-même. Dans un tel face à face, la conscience, qui se prétend rationnelle, se révèle fonctionner tout autant sur une autre fréquence. Ambiguïté, tel est le nom de la force qui transforme ces images en opérateurs magiques. Cela implique que chacune, dans sa simplicité d’aveu apparemment réaliste, est à la fois le témoin du fait que la raison danse sur le volcan des incertitudes et l’opérateur qui révèle au sujet combien fragiles sont ses certitudes.

La conscience, en lui, ne le protège plus contre la divulgation du secret.

Au-delà du seuil

Ce que le travail artistique qu’il a effectué jusqu’ici a permis à MDL de comprendre, c’est que l’expérience par l’image est pour celui qui les réalise comme pour celui qui les voit, une expérience « métaphorique » induisant l’accomplissement d’un cheminement psychique réel, effectif, puissant.

C’est que voir, qui implique savoir et connaître, et que vivre, qui implique expérimenter, restent les seuls moyens d’accéder à ces zones sur lesquelles finalement notre conscience, malgré la noblesse de ses fonctions régaliennes, ne parvient pas à régner.

La puissance des images de MLD tient de ce qu’il a inscrit au cœur de son travail cette dualité originaire des images photographiques, d’être à la fois capteurs de réalité et opérateurs magiques.

C’est pourquoi, aujourd’hui, MDL cherche à ouvrir plus grand la porte sur cette autre partie du monde, sur le mystère qui tremble et vibre dans les zones peu accessibles de notre psyché.

Pour parvenir à appréhender cette autre face du monde, où la nuit vibre dans le jour et l’ombre dans la lumière, où les incertitudes frémissent dans le sillage des certitudes, deux voies s’ouvrent à nous : se jeter dans les bras de la pure magie ou faire en sorte que la conscience parvienne à « se » modifier. MDL a choisi la seconde voie. Il tente, au moyen de nouvelles images, de rendre effectif un changement des repères de la conscience.

Avec Mother’s therapy, il se lance dans une aventure inédite, encore secrète mais tout entière orientée vers la saisie par l’image à la fois des processus de modification de la conscience et de ce qui advient à une conscience instable ou modifiée.

Même s’il sait qu’il ne sert à rien, par exemple, de « montrer » un état psychique troublé pour faire éprouver à celui qui le voit ce qu’implique un tel même moment quand il est « vécu », il prend acte du fait qu’il importe de faire un pas de plus pour tenter de le rendre « visible », à notre conscience, à nous-même.

Au moment où il est en train lui-même de passer le seuil, de pénétrer dans la chambre des mystères, ses images se font de plus en plus radicales et précises.

Car, singulièrement, aborder le mystère ne se fait pas par un recours à l’imprécision, mais tout au contraire par le recours à une attention renforcée. L’image qu’elle permet de produire alors est à la fois comme portée par cette exigence tout en exhibant les stigmates de la tension entre les deux pôles qui la constituent. Il faudrait même dire qu’alors, chaque image « incarne » cette tension.

Aujourd’hui, avec cette nouvelle étape de sa démarche, l’œuvre de MDL parcourt à la vitesse de la lumière et avec la lenteur de l’arpenteur des forêts et des grottes primitives, cette déchirure, cet écart, qui constituent à la fois son sujet, sa demeure et son avenir.

Jean-Louis Poitevin,

Écrivain, critique d’art, membre de l’AICA,
rédacteur en chef de TK-21 La Revue.

Expositions et prix

2016 
  •        Salvados, Librairie Hors-Format, Bruxelles.
2015 
  •        Métro, Rencontre photographique du 10eme, Librairie photographique le 29, Paris.
  •        Exposition collective, Galerie La Carpe, Aubeterre sur Dronne.
  •        Salvados, Galerie le Loft Photo, Bruxelles.
  •       Fugitif, Librairie photographique le 29, Paris.
 2014
  •        Exposition collective Galerie de L’Escale, Levallois.
  •        Salvados, Galerie la Belle Juliette, Paris.
  •        Lauréat du concours « Nos amies les bêtes », Polka Magazine.
2013
  •        Métro, Rencontres d’Arles 2013 aux éditions Chez Higgins.
2012
  •        Book Major, Promotion 2012, Icart-Photo.

Editions

Salvados

Format: 194 x 220 mm, 52 pages.
15 photographies reproduites en 2 couvertures souples différentes avec rabats.
Textes: Hervé Le Goff et Alain Bisotti
Papiers: Munken Polar 170 g/m2 et Rives Tradition 300 g/m2
1000 exemplaires
HPRG éditions / Prix de vente: 29 euros /
50% des bénéfices est reversée aux associations de défense des Lévriers du Sud. Catalogue disponible dans les librairies Le 29, 7L, Jeu de Paume, Palais de Tokyo, Ofr et Hors-Format.

Métro

Format: 21 x 297 mm, 16 pages.
10 photographies.
Papier recyclé 80g.
100 exemplaires.
Auto-édition / Prix de vente: 10 euros /

 

Parutions

Image magazine, M Le magazine du Monde, Psychologies magazine, Neon magazine, TK-21, L’Oeil de la photographie, Fisheye Magazine, Feature Shoot, Fotografia, Réponse Photo, Our Age Is 13, Actuphoto, Compétence Photo, Le bonbon magazine, Grazia, Slate, Buzzfeed, CNN, D La Repubblica magazine, Photo Magazine, Chez Higgins le Mag.

19 novembre 2017

Il était une fois en Amérique, par Sergio Leone

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